Massacre au village martyr d’Oradour sur Glane
- Pays : France, région Limousin, département Haute Vienne
- Localisation : Oradour-sur-Glane
- Type : monument historique
- État : musée et village gardé en l’état
- Date : 10 juin 1944
- Visites : février 2008, septembre 2010
Le village martyr d’Oradour-sur-Glane est le reste du massacre des habitants ce village de la Haute Vienne à côté de Limoges par un détachement de nazis. Il s’agit du plus grand massacre de civils commis en France par l’armée allemande.
L’Église et le village se voient classer monument historique à la suite de la terrible journée du 10 juin 1944 où la population présente fut massacrée et le village pillé. C’est la 2ème division blindée SS Das Reich, remontant de Montauban après avoir été renforcée suite aux pertes du front de l’Est, qui ont pour ordre au lendemain du débarquement de Normandie de réduire la Résistance du maquis entre Tulle et Limoges tout en remontant vers la Normandie pour contrer le débarquement.
Après avoir perpétré le massacre de Tulle, la région de Limoges est investie pour réduire le soutien de la population aux maquis et diminuer leurs activités pour éviter toutes représailles et ralentissement dans la progression vers le front normand. Le 10 juin 1944 vers 13h45 un premier groupe d’Allemands entre à l’Est du village et remonte la rue principale tandis que le reste des troupes encercle le village. Les habitants et les personnes de passage sont regroupées sur la place du village, la très grande majorité du village obéit aux ordres pensant avoir affaire à un contrôle de routine. On estime qu’une centaine de personnes ont tenté de fuir ou se cacher dans le village au moment de l’arrivée des SS. Après les appels au rassemblement, les SS forcent les habitations pour aller chercher les récalcitrants cachés. Les 191 enfants, 2 instituteurs et 5 institutrices présents en ce samedi pour la visite médicale sont aussi regroupés. Les fuyards et les personnes ne pouvant se déplacer jusqu’au point de rassemblement sont abattus sur place. Une heure après l’entrée dans le village, toute la population est rassemblée, seules quelques personnes sont passés au travers de la fouille méthodique. Les Allemands informent les habitants sur leurs motivations à chercher un cache d’armes et de munitions à Oradour, personne ne s’avance d’un pas pour indiquer qu’il connaît cette cache. Le médecin qui est aussi le maire du village soutient que personne n’est au courant d’une telle cache et se porte otage avec sa famille ne pouvant pas assumer l’ordre de désigner 30 otages dans la population.
Après avoir réitéré leur demande, les Allemands entament la séparation des femmes et enfants vers l’Église tandis que les hommes sont répartis dans six différents lieux du village par petit groupe de trente individus. Chaque groupe se voit dans l’obligation de vider les locaux et habitations, les otages s’exécutent pensant que lorsque la fouille serait terminée, le malentendu sur la cache d’arme s’arrêterait. Pendant la fouille, les Allemands préparent les mitrailleuses devant les lieux de rétentions des hommes. Vers 16h des tirs font tomber les premiers groupes d’hommes, la surprise des otages a été totale, même les groupes en attente ne pouvaient pas imaginer la situation qui se déroulait quelques encablures à côté. La manœuvre des Waffen SS est réussie, les hommes sont abattus dans le calme, sans panique ni difficulté. Quelques hommes des pelotons sont affectés au pillage du village, ils emportent l’argent, les bijoux, tout objet de valeur et des denrées alimentaires. Une fois vidée, chaque maison est incendiée. Ces départs de feu et ce pillage contraignent les habitants cachés à s’échapper, ils sont abattus sur place.
Les femmes et enfants regroupés dans l’Église sont entassés, les Allemands déposent une caisse d’explosif censé faire effondrer l’Église. Mais la détonation ne fait qu’un souffle tuant une première partie des personnes et déclenche un incendie de la toiture. La fumée et les tirs des Allemands qui entendaient encore des cris finissent par décimer les survivants. Marguerite Roufflanche semble être la seule survivante en ayant pu s’extirper par un vitrail.
La trentaine de rescapés du massacre du village d’Oradour sur Glane ont rusé à différents moments clefs pour pouvoir échapper à la fouille minutieuse et à la rafle. Après ce massacre, les familles survivantes construisent un nouveau bourg à quelque centaines de mètres du village incendié. En janvier 1945 le gouvernement français classe l’Église et le village parmi les monuments historiques, le village reste depuis dans un état proche de celui du lendemain du massacre.
Le Générale de Gaulle rend visite au village d’Oradour sur Glane le 5 mars 1945 où il déclare :
« Ce qui est arrivé à Oradour-sur Glane nous enseigne aussi autre chose. C’est que, pour réparer et pour conserver le souvenir, il faut rester ensemble comme nous le sommes maintenant. […] Jamais plus, même une fois, il ne faut qu’une chose pareille puisse arriver à quelques points que ce soit de la France. Et pour que cela n’arrive plus […] il y a des dispositions à prendre, des dispositions qui ne sont pas seulement des formules, des dispositions qui ne consistent pas simplement à faire confiance aux autres, même quand ces autres ont la meilleure volonté du monde. Il faut se faire confiance à soi-même, et s’assurer sa sécurité soi-même »
Les présidents français François Mitterrand fait une célébration le 10 juin 1994, Jacques Chirac inaugure le Centre de la Mémoire le 16 juillet 1999 et le 4 septembre 2013, François Hollande et le président de la République fédérale allemande Joachim Gauck effectuent une visite du village.
Ta série sur ce lieu est … géniale ! En fait je trouve pas les mots
merci Kyle 🙂
J’y suis passé dans mon enfance, forcément sans appareil, je n’ai pas encore eu l’occasion d’y retourner depuis… Et il me semble avoir vu pas mal d’articles sur le fait que l’avenir du village soit aujourd’hui menacé… Tu as des infos ?
Menacé? J’ai pas eu cette impression ni cette info. Ca serait comme détruire les camps de concentration, il faut que cela reste pour la mémoire, c’est peut être dur à visiter mais c’est un témoignage poignant.
A mon sens la population locale s’est reconstruit une vie dans le nouveau village, autant ils ont mis des décennies à s’en remettre autant je pense que les nouvelles générations sont moins marquées par cet évènement mais plus que jamais décidé à le préserver. Enfin je l’espère bien entendu.
http://www.phdnm.org/oradour-sur-glane.html