Creute du Chauffour, carrière du Chauffour
- Pays : France, région Picardie, département Oise, Thiescourt
- Localisation : Thiescourt
- Type : ancienne carrière et friche militaire
- État : site classé monuments historiques
- Dates : carrière avant le 20ème siècle, utilisé et aménagé par les poilus sur le front du Chemin des Dames
- Visites : août 2007
La Creute du Chauffour est l’ancienne carrière du Chauffour aménagée par les soldats français « les poilus » pendant la Première Guerre mondiale à proximité du front du Chemin des Dames. On trouve différentes orthographes comme Le Chauffour, Chaufour ou encore Les Chaufours mais la dénomination officielle semble bien être « du Chauffour ».
Chauffour un camp de base souterrain
Lorsque la guerre de positions démarre après la phase de guerre de mouvement dès l’automne 1914, chaque belligérant tente à profiter des caractéristiques du terrain. Les Français, Anglais et Allemands ont utilisé les carrières de pierre calcaire, appelées creutes, pour s’abriter des tirs des bombardements et trouver un refuge à l’abri des intempéries pour les hommes, le matériel et les munitions. Du fait de la présence de très nombreuses carrières souterraines de l’Oise et de l’Aisne, une grande partie de ces carrières furent utilisées comme autant de mini villes souterraines. Les aménagements sont des cours dans l’ancienne partie à ciel ouvert de la carrière, des dortoirs pour les troupes, des chambres pour les officiers, des cuisines, des sanitaires, des pièces diverses pour les secours ou des postes de commandement.
Les militaires français ont occupé la carrière du Chauffour de 1914 à 1917, c’est les soldats du 72ème régiment d’infanterie territoriale qui ont été chargé d’aménager l’ancienne carrière. Les officiers sont logés dans des quartiers bâtis dans les galeries avec un confort assez développé pour une position militaire temporaire (cheminées, portes, fenêtres) tandis que les soldats cantonnent dans les galeries de la carrière souterraine sur des paillasses. Les conditions de vie sont alors très précaires pour les soldats, entre l’humidité et le froid des galeries, s’ajoute l’insalubrité qui s’accumule et la présence de rats inévitable.
Lors d’une offensive allemande le 9 juin 1918 qui fera place nette sur la colline voisine du Plémont sur la route de Compiègne, la creute du Chauffour jouera un rôle certes minime au combat mais sera un vrai point de repli pour les poilus blessés ou pour approvisionner rapidement le front en munitions et vivre.
Soldats artistes
Cette carrière de Chauffour comporte plusieurs aménagements encore visibles, une chapelle souterraine, le quartier des officiers, un réseau de citerne d’eau et lavabos, les sculptures faites par les poilus, les restes d’un escalier remontant au niveau de la forêt, les traces d’aménagement de toits végétalisés pour camoufler des parties de la cour.
Pendant l’occupation militaire de cette creute et entre le travaille quotidien des corvées , les militaires expriment sur les murs des signatures, des bouts d’histoire, des slogans patriotiques. Certains artistes engagés dans les régiments s’essayent à la sculpture en bas relief, on retrouve ainsi des œuvres neutres comme la tête de Sphinx, la représentation de femmes avec les demoiselles parisiennes et des représentations militaires : cavalier et sa monture, croix de guerre, … Le service image de l’armée a pu capturer ces instants de vie sur ce front par des photos sur plaque de verre et quelques premiers morceaux de vidéos, vous retrouverez une compilation de ces éléments sur la vie des soldats de la première guerre mondiale dans les carrières souterraines sur les archives de l’armée.
La carrière de calcaire du Chauffour a été exploitée en partie à ciel ouvert puis en souterrain par piliers tournés. De nombreuses ouvertures, sans doute des puits d’extraction de la pierre, permettent d’éclairer la carrière souterraine à différents endroits du souterrain. Cette configuration a permis un aménagement pratiquement idéal pour les militaires, ils ont pu bénéficier des souterrains pour se protéger des bombardements et des intempéries tout en ayant une cour en contre bas de la forêt. Néanmoins en cas d’attaque massive sur le site, cette configuration avec sorties pratiquement toutes au même endroit n’aurait pas laissé beaucoup de chance aux soldats.
ya des airs de pérou je trouve 😉
La végétation n’est pas la même mais avec un siècle de travail elle fait des choses sympas.