Aérotrain Jean-Bertin
- Pays : France, région Centre, département Loiret et région Ile de France, département Essonne
- Localisation : Ligne expérimentale entre Saran et Ruan , Ligne expérimentale à Gometz-La-Ville
- Type : projet industriel
- État : abandonné et partie détruite
- Date : 1957 découverte effet de sol, 1961 brevet coussin d’air, 1965 création société, 1969 voie au nord d’Orléans, 1974 signature puis abandon de la ligne Cergy – La Défense, 21 décembre 1975 décès de Jean Bertin, 1991 prototype S44 incendié, 1992 prototype I80 incendié
- Visites : juillet 2006 et novembre 2007
L’Aérotrain créé par l’ingénieur Jean Bertin est un train à sustentation à coussin d’air et propulser par hélice ou réacteur et circulant sur une voie type monorail en forme de T inversé. Cette voie en T inversé permettait d’avoir une surface assez grande pour générer un effet de sol au coussin d’air permettant la sustentation du train. La partie centrale du rail permet quand à elle de guider le train grâce à des coussins d’air verticaux.
Aérotrain, création et essor
La société Bertin a découvert en 1957 grâce à son ingénieur Louis Duthion le phénomène d’effet de sol permettant un gain de portance à proximité du sol, de cette découverte va découler la mise au point du coussin d’air par le même ingénieur qui déposera un brevet de son invention, ainsi né l’aérotrain. En plein réflexion d’un moyen de transport basé sur le coussin d’air, Jean Bertin présente une maquette d’un aérotrain de 1,5m de long à l’échelle 1/20e aux pouvoirs publics et à la SNCF. La bonne réception du concept fait naitre la Société d’étude de l’Aérotrain en 1965 avec l’appui de la Délégation interministérielle à l’aménagement et à la compétitivité des territoires. La même année un prototype à l’échelle 1/2 est construit permettant l’emport de quatre passagers avec une propulsion à hélice et moteur d’avion et une sustentation de deux coussins d’air.
En 1966, une voie de 6,7km est construite sur l’ancien tracé désaffectée de la ligne Paris Chartres par Gallardon sur laquelle l’aérotrain 01 circulera à plus de 200 km/h. Equipé d’un turboréacteur et de fusée d’appoint, l’aérotrain 01 atteint 345 km/h en 1967. La même année, L’aérotrain 02 sera construit équipé d’un moteur Pratt & Whitney et atteindra 2 ans après la vitesse de 422 km/h. Fort de ces records la construction de la voie entre Saran au nord d’Orléans et Ruan au nord d’Artenay dans le département du Loiret va permettre de tester les équipements sur une distance de 18km. Cette ligne aérienne portée par des piliers devait être le premier tracé d’une future ligne Paris-Orléans. Le tracé plus rectiligne que la ligne de Gometz-La-Ville autorise des vitesse plus élevées sur des distances plus longues. Cette ligne est équipée de deux plateformes à chaque extrémité permettant le retournement des trains et d’une plateforme centrale à Chevilly permettant la sortie des trains de la ligne, la maintenance et le rangement des trains. Cette plateforme dispose d’une partie du rail central qui est escamotable pour sortir les trains de la ligne et de plaque amovibles pour permettre de descendre ou monter des trains sur la plateforme.
En juillet 1971, un projet de ligne aérotrain transportant 160 passagers à 200 km/h est projeté entre le quartier d’affaire de La Défense et la ville nouvelle de Cergy. Le prototype le plus à même de répondre à ce besoin est le I80-250 conçu pour une vitesse de croisière de 250 km/h. Mesurant 26 mètres de long pour 24 tonnes, il offre dans sa première version 60 places assises. En 1973 il sera modifié par un allongement de sa cellule et le remplacement de l’hélice par un turboréacteur et portera le nom de I80-HV. Il établit un nouveau record du monde à 430,2 km/h le 5 mars 1974.
Déclin de l’aérotrain
Le 21 juin 1974, un contrat de construction d’une ligne d’aérotrain entre la ville de Cergy et le quartier de La Défense est signé mais l’Etat reviendra sur sa décision le 17 juillet 1974 sur des pressions de la SNCF pour protéger ses intérêts commerciaux. Ce coup dur au projet suivi du décès de l’ingénieur Jean-Bertin le 21 décembre 1975 marquera la fin des programmes de l’Aérotrain qui effectueront leurs derniers vols en 1977. En 1991 le prototype S44 est incendié dans son hangar de la base d’essai de Gometz-La-Ville et en 1992 l’aérotrain I80-HV est totalement détruit dans un autre incendie sur sa plateforme de Chevilly. Ces événements criminels seront vus comme étant une assurance au non redémarrage des projets et l’abandon de l’exploitation de la ligne d’Orléans à des fins touristiques.
Durant l’année 2007, la ligne d’Orléans fût coupé de 120 mètres de voie pour laisser passer l’autoroute A19, isolant le tronçon nord et la gare de Ruan du reste de la ligne. Dans la même année un projet de réutilisation de la voie aérienne comme support de panneaux solaires est présenté et porte le nom de Solaren. A l’heure actuelle le projet est en pause car la concentration de la production d’électricité solaire va à l’encontre de la répartition de petites unités de production au plus proche des consommateurs.
Sur la ligne Paris-Chartre par Gallardon où fût installé la voie de test terrestre près de Gometz-La-Ville, se trouve aussi le viaduc des Fauvettes qui n’a jamais vu passer aucun train, à présent utilisé pour les grimpeurs comme les spéléos pour les entrainements sur corde, il est le symbole de cette ligne « maudite » qui n’aura jamais vu passer de service commerciaux que cela soit sur rails ou sur coussin d’air.
site très intéressant, bien informé a suivre comme un livre
Mes rélexions au sujet de l’aérotrain :
Bertin a utilisé les techniques de l’époque en créant un mode de transport séparé de ceux existants.
Personnellement je verrais un train combinant deux techniques :
1- Sur coussin d’air
2- Sur rail
Technique 1 sur coussin d’air
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Rail ciment en T
Alimentation electrique sans contact par système d’induction en résonnance (à faible distance)
Moteurs électriques linéaires
Résistances chauffantes dans le rail ciment pour lutter contre neige et verglas
Technique 2 sur rail
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Sans coussin d’air et pour éviter de se poser « sur le ventre » un train d’atterrissage est ajouté sous le train avec des roues compatibles rails SNCF en format et en écartement
Un pantographe rétractable sur le toit permet,via un caténaire SNCF, d’alimenter des moteurs actionnant les roues du train d’atterrissage
de façon à rouler sur rail à vitesse limitée.
Fonctionnement :
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Pour passer d’un système à l’autre, à faible vitesse, le rail en ciment perdrait progressivement la partie verticale du T en passant progressivement au rail SNCF sur lequel se poserait le train d’atterrissage et vice versa pour le « décollage ».
Jusification commerciale :
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Tout le système actuel SNCF continuerait normalement bien sûr !!
Ce nouveau sytème le complèterait en utilisant les structures existantes en technique 2 : voies, Gares , aiguillages etc….
En technique 1 il faudrait une vitesse de l’ordre de 700 ou 800 kmh
Ceci pour remplacer l’avion sur des distances importantes continentales.
L’énergie nécessaire serait alors beaucoup plus importante et le coût du billet de transport aussi bien sûr.
On augmenterait ainsi le choix pour l’usager.
Ce serait un train européen plutôt qu’un train national.
P.Pradel